Les topos numériques pour grimper autour de Gap
Les deux topos incontournables sont : Le tout nouveau topo Céüse 2023 et Escalade autour de Gap
L’auteur de ces topos, Laurent Girousse, est l’un des principaux équipeurs et ré-équipeurs des falaises autour de Gap. Accessoirement, il tient la pizzeria Le Crux au col des Guérins, au pied de Céüse, qui nourrit les meilleurs grimpeurs du monde !
Le topo numérique Céüse 2023
Voir le topo sur l’application OmegaRoc
Cette dernière édition présente l’intégralité des voies de la falaise : 900 longueurs réparties sur 37 secteurs et sous-secteurs. Chacun faisant l’objet d’une photo et de tracés clairs.
Les différentes approches sont décrites précisément et s’appuient sur des photos panoramiques.
Cette falaise qui accompagne depuis 25 ans l’escalade mondiale de haut niveau est surtout connue pour ses voies difficiles à extrêmes. Mais aujourd’hui Céüse n’est plus réservée à l’élite car plusieurs secteurs récemment rééquipés permettent à tous de profiter de cette paroi d’exception.
Le topo numérique Escalade autour de Gap
Voir le topo sur l’application OmegaRoc
En plus de la région de Gap, le topo Escalade autour de Gap couvre les massifs du Dévoluy, du Champsaur et, un peu plus au Nord, du Valgaudemar et de la vallée du Buëch. Le topo présente une vingtaine de falaises sportives, dont la partie Ouest de la célèbre falaise de Céuse*, mais aussi de nombreuses grandes voies généralement tout équipées et de niveau modéré.
Les collectivités locales, imprégnées de culture ‘’montagne’’, financent l’entretien de plusieurs sites et favorisent la création de voies abordables. Grâce à cet engagement, de nombreuses falaises ont fait peau neuve ces dernières années.
* Le topo ne présente que la partie ouest de Céüse c’est à dire la partie la plus abordable de la falaise et montre ainsi que Céüse n’est pas réservée à l’élite.
Les principaux sites inclus dans le topo Escalade autour de Gap
Falaises sportives:
Céüse ouest (secteurs Lumineuse, Golots à gogo, larme de pluie, Dalles du CAPEPS, Cactus) – Blocs de Céüse – Ventavon – La Roche des Arnauds – Savournon – Sigottier – Agnielles – Saint-Julien-en-Beauchêne – Neuvillard – La Jarjatte – Ancelle – Pont du Fossé (Corbière, Les Dauphins) – Chaillol – Lesdiguières – Colombeugne – Surette – Les Etroits – Les Gicons
Grandes voies:
Pic de Charance, Petite Céüse, Le Saix, Crête de la Gerle, Méolion ( Las poas, Les Sucettes de Méolion, L’aiguille des Bergers) – Sommet Rouge – Dalles de Gleize – La Valse des Prises (paroi des Colombiers)
L’escalade dans le Gapençais et les massifs proches
Pour beaucoup de grimpeurs (qui ne sont sans doute jamais venu dans le coin), l’escalade autour de Gap se résume à la célébrissime falaise de Céüse. Depuis plus de 20 ans, d’Avril à Septembre, Céüse est la destination grimpe la plus courue du globe. Elle le mérite. Plusieurs paragraphes lui sont d’ailleurs consacré en fin de page. Aller à Céüse.
Dans son ombre, de nombreux autres sites d’escalade sportive de très grandes qualités permettent à tous de grimper toute l’année.
Déjà dans les Alpes mais avec un pied en Provence, Gap occupe une place privilégiée à la croisée de plusieurs massifs. En choisissant sa destination en fonction du calendrier et de la météo, c’est toujours la bonne saison pour grimper dans les environs.
Cette diversité géographique permet de grimper dans des cadres radicalement différents. Les superbes falaises d’hiver et mi-saison comme Ventavon, Sigottier, ou Agnielles permettent de grimper au soleil alors que la neige recouvre les sommets alentours. Cette neige qui empêche l’accès aux falaises d’altitude qu’on aura plaisir de retrouver aux beaux jours. On y grimpe alors sous l’œil des chamois dans un environnement montagne prononcé (Les Gicons, les dalles de Gleize, les falaises de Méollion…).
Cette diversité géographique induit aussi une belle diversité géologique. Le calcaire est prédominant avec des profils, des couleurs et des préhensions toujours renouvelés. Citons les murs exceptionnels de Céüse bien sûr, mais aussi les bombés de Ventavon, les dalles de Gleize ou les strates sans fin du Saix.
Enfin, les falaises du Valgaudemar, aux portes des Ecrins, permettent de varier les plaisirs sur le granite ou le gneiss. Ces roches grenues favorisent une escalade technique, où la pose des pieds est souvent décisive.
On retrouve aussi le granite sur les falaises dominant Méolion dans le Champsaur (Les Sucettes et Las Poas) où ont été équipées quelques grandes voies tout en sensations.
L’escalade à Céüse
Pour beaucoup de grimpeurs, Céüse est la plus belle falaise du monde, rien que ça !
Une chose est sûre, Céüse est une falaise exceptionnelle, qui voit passer les modes sans jamais se démoder.
Avec son rocher exceptionnel évoluant du jaune flashy au bleu électrique, Céüse fait partie de ces très rares falaises que l’on reconnaît du premier coup d’œil dans les photos des magazines.
Cette demi-couronne de calcaire qui s’étire sur près de 5km s’impose au-dessus du bassin Gapençais face aux sommets. Au pied de la falaise on est en avion avec un hublot XXL.
Coté grimpe Céüse est la falaise des superlatifs : tout est parfait.
Même si ce sont les voies de très haut niveau qui ont assis sa réputation, on y trouve tous les profils, du gros dévers plus ou moins sculpté à la dalle technique.
Quel que soit le niveau, l’escalade est superbe et les voies généralement longues, voire très longues. Dans les secteurs déversants, la continuité est un facteur déterminant. L’équipement parfois espacé demande aux plus fragiles d’entre nous un petit supplément d’âme lorsque l’acide lactique nous titille les avant-bras.
Dans les voies plus abordables et les anciens secteurs rééquipés (notamment en Face Ouest), l’équipement est plus standard.
Grace à sa forme en demi-lune parfaite, les secteurs s’étirent de l’Est à l’Ouest, permettant de trouver le soleil ou l’ombre en fonction des saisons.
La marche d’approche (1h ou un peu plus) et ses 450 m de déniv est une belle balade. Elle en rebute pourtant certains et c’est tant mieux car certaines journées d’été, ou beaux week-ends printaniers, ça se bouscule à la première dégaine de certaines voies. Ayez alors l’esprit aventurier, allez voir dans les secteurs périphériques beaucoup moins visités.
L’hiver la falaise se repose, les pieds dans la neige. Privilège des locaux qui profitent des plus belles journées en toute quiétude.
Un peu d’histoire par Laurent Girousse
Plus qu’une falaise, Céüse est plusieurs falaises. D’orientations, de styles d’escalade et même de rocher différents… Et logiquement d’histoire différente, de générations différentes, de personnages différents, d’équipement et de cotations différentes.
Céüse reste indémodable et voit défiler l’histoire de l’escalade moderne à ses pieds.
L’escalade à Céüse commence dans les années 75/80 lorsque la falaise sert de terrain d’entrainement été comme hiver. Loin du caillou qui fait aujourd’hui sa réputation, ce sont ses lignes de faiblesse qui sont exploitées… parfois crampons aux pieds !
Les années 80/90 voient l’escalade moderne pointer le bout de son nez. Les perforateurs remplacent les marteaux et le rocher unique se découvre lentement. Encore orienté vers les grandes voies ce sont les secteurs Golots à gogo, CAPEPS ou encore Natilik qui sont exploités tout d’abord, avant que le jeu s’oriente vers les voies d’une longueur, cherchant avant tout la pureté des ligne et… la difficulté.
C’est l’avènement des secteurs Cascade, Berlin, Demi-Lune et un Pont sur l’Infini.
Les années 90/2000 sont plutôt calmes en ouverture mais pas en entretien. La tendance est plus à sécuriser et entretenir l’existant.
Dans les années 2000/2010 grâce à de nouvelles motivations et de nouveaux visages, l’équipement et l’ouverture de nouvelles voies recommencent.
Ce sont les secteurs Face de Rat avec ses voies abordables ou Grande Face et Nitshapa qui révèlent leur potentiel. Les ouvreurs recherchent les lignes logiques sur un caillou qui n’a pas fini de d’étonner. L’équipement devient plus conforme à l’escalade moderne.
A partir de 2010 des lignes sont ajoutées aux secteurs déjà défrichés (Grande face et Nitshapa) et de nouveau secteurs sont équipés : Plein Sud et Papillon.
Même si aujourd’hui le terrain de jeux de l’ouverture diminue, Céüse à sans doute encore deux ou trois secrets à révéler dans les prochaines années.
Le Mur de Biographie par Arnaud Petit
Depuis toujours et pour encore longtemps, c’est le mur du futur et sans conteste l’un des plus beaux du monde ! Ses vagues de bombés interminables, ses couleurs et la qualité de son calcaire en font un monument unique.
Lorsque Jean-Christophe Lafaille a ouvert Biographie en 1988, c’était une voie futuriste, et si le talentueux grimpeurs français faisait la plupart des mouvements, il a fallu attendre 13 ans pour que Chris Sharma en vienne à bout en 2001, après quatre saisons de travail. En 2017, Margo Hayes devient la première femme à enchainer Biographie. La voie compte aujourd’hui (été 2023) 15 ascensions et à part Alex Megos qui l’a enchaînée dans la journée sans forcer, tous les autres ont du s’investir plus qu’ils ne le pensaient. C’est aussi ce qui fait sa réputation.
Depuis, beaucoup de lignes ont vu le jour et certaines sont restées à l’état de projets. Je pense aux voies de Chris Sharma et d’Ethan Pringle de part et d’autres de Biographie, ainsi qu’à celles de Sylvain Millet, Quentin Chastagnier ou Jean-Yves Leguy. Ces futurs 9b et 9c du mur de Biographie vont occuper les plus fortes et les plus forts pendant encore quelques années !
Le secteur étant situés au centre de la falaise, il est certain que le spectacle va être assuré ! Pour ce qui est des voies abordables, au centre du mur, le ticket d’entrée est à 7c+ avec les Colonnettes et à 8b si on veut gravir le mur en entier par la magnifique voie Black Bean ouverte par Bruno Clément. Cette voie que je me suis amusé à grimper sur coinceurs est un très grand souvenir pour moi.
Parmi les plus incroyables de Ceüse, je pense également à un 8b sur le côté droit de ce mur, Stairway to heaven, qui est une des plus belles voies que j’ai faites, et qui paradoxalement ne compte que deux ascensions (j’ai fait l’unique répétition après Sylvain Millet). Il faut dire qu’elle est aussi la plus engagée de Ceüse, on ne clippe que deux points sur le crux qui fait 20 m… De ce côté, on trouve aussi de très belles voies dans le 7 moins ultimes, avec des attaques bien blocs et sans trop de résistance, ce qui est rare à Ceüse.
Ça s’est passé à Céüse…
Arnaud Petit enchaine Black Bean sur coinceurs.
2001: Un morceau d’histoire: Chris Sharma enchaîne Biographie
2017: Biographie toujours, Margo Hayes signe la première féminine.
Seb Bouin et Charles Albert travaillent Rastaman Vibration… Finalement enchaînée par alex Megos en 2022.
Pour grimper un peu plus loin…mais pas trop loin
Voici quelques topos numériques pour grimper dans les régions alentour
Tous les topos disponibles sur l’application OmegaRoc sont visibles ici: Les topos OmegaRoc
