
Escalade dans la région marseillaise. Les Calanques, Cassis, La Ciotat …
La région marseillaise est une terre de prédilection pour les grimpeurs, qu’ils soient attirés par les grandes voies ou les falaises sportives. Ce sont bien sûr, les grandes voies, souvent marines, des Calanques et de la Ciotat qui sont les plus connues. Elles sont complétées par une quantité incroyable de falaises sportives qui parsème la région et permettent, quelque soit la météo, de toujours avoir du caillou à se mettre sous la main.
Trois guides couvrent ce vaste territoire : Les Calanques, Casis-La Ciotat et Escalades Phocéennes.
Les deux premiers sont disponibles en version numérique. Le troisième est attendu avec impatience.
Ces guides sont réalisés par l’association Les Grimpeurs et édités par le CT FFME Bouches-du-Rhône.
Le topo numérique Escalade – Les Calanques – Edition 2023
VOIR / ACHETER le topo sur l’application OmegaRoc
Ce topo est la version numérique du livre Escalade – Les Calanques. Il présente une sélection élargie des escalades dans le massif des Calanques. On y trouve les sites sportifs bien sûr mais aussi de nombreux secteurs de grandes voies.
Il a été conçu en respectant plusieurs critères : assurer une couverture du massif la plus complète possible, répondre à la diversité des attentes et des goûts du public grimpeur et susciter de l’intérêt pour tous les types de pratique.
Un grand soin a été apporté aux tracés des voies sur photo. Les accès sont décrits précisément et s’appuient sur des plans. Enfin pour chaque falaise, nous indiquons le temps d’approche, la longueur de corde nécessaire, l’orientation, le nombre de voies, la difficulté moyenne et la fourchette des difficultés.
Le topo numérique Escalade – Cassis-La Ciotat – Edition 2025
VOIR / ACHETER le topo sur l’application OmegaRoc
Ce topo est la version numérique du guide Escalade – Cassis-La Ciotat.
Elaboré par les mêmes auteurs que le topo des Calanques, il profite des mêmes atouts concernant la qualité et la précision des informations ainsi que la clarté des tracés sur photo.
Ce guide présente 190 grandes voies et 900 couennes sur les falaises les plus insolites d’Europe; des Falaises Soubeyranes et leur délire de couleurs et de formes aux murs de grés, techniques et athlétiques de L’Etoile noire en passant par les traversées au long court sur fond bleu.
La Grande Bleu justement, qu’on peut côtoyer de très près avec quelques sites de psychobloc (deep water soloing) et des traversées ‘’razo’’.
Bref, de l’escalade pour tous et à tout âge.
L’escalade dans Les Calanques
Un peu d’histoire…
L’histoire de l’escalade dans les Calanques a débuté en 1879 avec l’ascension de la Grande Candelle et colle à l’évolution de l’escalade en Europe. La motivation des premiers pratiquants est tournée vers la conquête des sommets. Sommets que l’on atteint par des voies toujours plus difficiles. Les évolutions matérielles font bien sûr évoluer la pratique, et avec les pitons arrive l’artif. C’est à cette époque que Gaston Rébuffat et Georges Livanos (dit Le Grec) deux marseillais, grimpeurs de renommée internationale, fréquentent le massif. Le niveau atteint rivalise alors avec celui des Dolomites, Mecque de l‘alpinisme rocheux.
Au fil des ans, l’escalade trace sa route, de plus en plus indépendante de l’alpinisme. Aux pitons, succèdent les premiers pitons à expansion puis arrive le perfo à accus. Comme ailleurs en Europe le niveau explose et les falaises sportives se multiplient.
Depuis 2012, un nouvel acteur a fait son apparition et influe considérablement sur la suite de l’histoire : Le Parc National des Calanques (PNC) et les réglementations spécifiques qui en découlent.
Depuis une vingtaine d’année, les ouvreurs sont aussi (et surtout) devenu des rééquipeurs. Sur ces parois directement sous l’influence des vents marins, le matériel en acier se corrode extrêmement vite et le rééquipement systématique s’impose souvent. Ce sont les nouveaux héros des Calanques…
Ceci n’est qu’un survol extrêmement rapide de 150 ans d’escalade dans les Calanques.
Pour en savoir plus: c’est ici.
Ou en lisant l’excellent livre de Bernard Vaucher : Des rochers et des hommes : 120 ans d’escalade dans les Calanques

L’escalade dans les Calanques de Marseille
Au-delà de l’escalade intrinsèque, grimper dans les Calanques c’est grimper dans un univers unique, dominé par le minéral et la mer, omniprésente.
Dans ce havre de nature, cette poche de liberté au cœur d’un territoire hyper-urbanisé, le jardinier céleste a su faire pousser les cailloux comme nulle part ailleurs. Des centaines de falaises de calcaire blanc hérissent ce jardin Zen gigantesque. Les couleurs sont tranchées : le blanc éblouissant de la roche qui surgit de la mer bleu profond, et la végétation, discrète, tapisse de vert les fonds de vallon et éclabousse les versants et les vires. En fond, le ciel, brulé par le soleil d’été, plus profond lorsque souffle le mistral d’hiver décide de la tonalité générale.
Grimper dans un tel univers est une activité de privilégié.
La grimpe :
La couleur blanche et la compacité du calcaire des Calanques est caractéristique des calcaires de type urgonien. Sur des profils généralement très raides, l’escalade est plutôt technique sur petites prises dès que la cotation monte. Mais ce ne sont là que des généralités qui reflètent mal la diversité extrême de l’escalade dans les Calanques qui va de la dalle à gouttes d’eau au toit à concrétion au plafond des grottes.
Les Calanques sont aussi réputées pour les traversées aériennes surplombant directement la mer. Ces voyages extraordinaires sont réservés aux cordées homogènes et débrouillées car certains itinéraires demandent beaucoup de manips et pas mal de flair.
Les voies d’arêtes sont une autre spécialité des lieux. Dans les Calanques, le relief prend souvent la forme d’aiguilles, de lames ou de mesas calcaires, dessinant des arêtes si tentantes (et plus abordables que les faces) qu’elles furent souvent le but des premiers grimpeurs du massif. L’escalade y est généralement de niveau modéré et la vue toujours époustouflante. Certaines, comme l’arête de la Cordée et l’Arête de Marseille sont devenues des hyper-classiques.


Grimper dans les calanques c’est aussi côtoyer plus d’un siècle d’histoire de l’escalade. Sur certaines falaises cohabitent en bonne intelligence couennes modernes, grandes voies historiques rééquipées ou non et itinéraires d’artifs alambiqués.
Malheureusement, plus de cent ans d’escalade, ça laisse des traces, même sur le meilleur calcaire qui soit. Plusieurs voies historiques de niveau modeste sont très patinées. Mais bon, encore une fois il y en a tellement et de top qualité…
Les seuls qui auraient le droit de râler ce sont les « neuviste ». En effet les Calanques manquent de voies extrêmes avec « seulement » quatre 9a annoncés en 2023. C’est bien la seule chose que vous ne trouverez pas ici en quantité importante. Mais il y a plusieurs projets à libérer… Mutants welcome!
L’équipement :
Première chose : Face à un équipement à l’aspect dangereux, rien ne remplacera la prudence et le bon sens.
Sur les falaises du département des Bouches-du-Rhône et surtout dans les Calanques où la corrosion est très importante, le CT13 FFME réalise des campagnes de test sur le matériel depuis plus de trente ans. On peut ainsi voir l’évolution de certains matériaux et évaluer la résistance des aciers, des inox ainsi que des colles mises en place pour les scellements. Ces tests montrent que le matériel est dans l’ensemble fiable. Lors des rééquipements (très nombreux), ces nouvelles connaissances sont bien sûr prises en compte. Les falaises se débarrassent ainsi progressivement de leurs vieilleries et deviennent plus sûres.
De nombreuses grandes voies (pas toujours très grandes d’ailleurs) n’ont pas été systématiquement rééquipées et on peut y trouver de tout. Le pire y côtoie le meilleur ! Pour s’aventurer dans ces voies où les points en place ne sont pas toujours substituables par des friends ou des coinceurs, il est préférable d’avoir une certaine expertise es ‘’viellissement des matériaux en milieux marin’’.
Commencez votre apprentissage en lisant le chapitre traitant de l’équipement dans le topo.
On trouve de tout dans les Calanques, mais comme on trouve de l’excellent dans tous les niveaux et dans tous les styles, en couenne ou en grande voie et ce pour 3 vies de grimpeur, il faudrait être masochiste pour aller se fourrer volontairement dans la panade. A moins d’être adepte du grand frisson… et ça, ça se respecte.

Le Parc National des Calanques
Le massif des Calanques est un havre de nature jouissant d’une biodiversité exceptionnelle au cœur d’une région très peuplée. Aux déprédations humaines, volontaires ou non, s’ajoute le stress hydrique de la période estivale et des risques d’incendies qui en découlent.
Pour protéger le massif, le Parc National des Calanques (PNC) a été créé en 2012. Il est à la fois terrestre et maritime. Indispensable pour préserver le massif, le PNC est depuis sa création, sujet à controverse à cause d’une réglementation sur les activités de pleine nature que beaucoup jugent mal adaptée et incohérente.
Pour en savoir beaucoup plus sur le PNC:
Les chapitres Protéger les Calanques et PNC de l’introduction du topo Escalade dans les calanques.
Le site web du PNC
Les pages spécifiques du site web de l’OMT de Marseille
Pour en savoir plus sur la réglementation en vigueur:
Le chapitre Réglementation du topo
Les pages dédiées du site web du PNC
Plus de photo?
Les photos de cet article ont été gracieusement fournies par Papick Bracco, photographe et moniteur d’escalade basé à Marseille. Pour voir beaucoup plus de ses photos, rendez-vous sur la galerie de son site: Bonnegrimpe.com
Ça s’est passé dans les Calanques…
La traversée Face à la Mer.
Barney, le playboy des Calanques
Après les traversées marines, les arêtes aériennes. Un très beau projet et de super images.
Un hommage au Grec, le plus grand grimpeur des Calanques.
Quelques classiques des Calanques pour aborder l’histoire et les menaces sur le massif.
Cassis – La Ciotat
Un peu d’histoire…
Les pêcheurs, en quête de coins de pêche les plus secrets, et quelques braconniers sont sans doute les premiers grimpeurs de la région. Mais l’acte de naissance officiel est plus tardif…
Par une belle journée de septembre 1943, trois adolescents téméraires, Marius Castellino, Roland Cornillat et André Léone traversent le Pas de la Chèvre. Aux difficultés opposées par la configuration de la falaise et la qualité du rocher s’ajoute, en plus, un délicat jeu de cache-cache avec les soldats allemands qui interdisent l’accès à la zone des crêtes.
En 1951, c’est Georges Albert qui inaugure avec Jean Meunier la première voie d’escalade depuis la mer jusqu’au point culminant.
Les années soixante-dix et début quatre-vingts amorcent l’exploration des grandes parois proprement dites par les grimpeurs et les spéléologues mais la réputation de fragilité du rocher stigmatise toujours le site. L’époque est au rocher impeccable, celui de Buoux, du Cimaï ou du Verdon, tel qu’on peut l’admirer dans les revues spécialisées. Les falaises Soubeyranes, avec leurs vires gorgées de cailloutis et leurs pierres instables apparaissent comme une curiosité pour aventuriers !
Ce n’est qu’une décennie plus tard, avec l’utilisation d’un matériel plus adapté et une bonne dose d’audace que les zones les plus improbables seront abordées. En 2002, La loi du Chaos change le regard des ouvreurs sur les lieux et symbolise cette ultime évolution : des itinéraires où plus que la difficulté technique, c’est l’imagination et le fait d’y croire qui ont constitué une véritable avancée.

L’escalade sur les falaises Soubeyranes
Si proches et pourtant si loins…
Les falaises marines de la Ciotat appelées falaises Soubeyranes se distinguent des Calanques par leur spécificité géologiques : un étagement de roches avec chacune leur couleur et leur spécificité.
Si le calcaire et le grès sont majoritaires, dans certains secteurs, une épaisse strate de poudingue vient couronner l’ensemble.
3 étages – 3 couleurs – 3 escalades
Le grès tout d’abord, de couleur rouge brique, jaune sable ou blanc crème et un peu friable par endroit. Il est sculpté à l’extrême favorisant une escalade souvent déversante (parfois très très déversante !) qui profite de reliefs extravagants. Une escalade en 4D avec la quatrième dimension réservée à l’esthétique, au gaz et au panorama.
Puis vient le calcaire, gris ou blanc. Ce calcaire à rudistes blancs présente des zones très compactes. Comme dans les Calanques, l’escalade y est technique sur profil raide. Mais dans d’autres endroits, l’allure ruiniforme et détritique qui inspire quelques inquiétudes.
Enfin vient le Poudingue (pas toujours !). Cette strate sombre, offre de beaux murs raides à protubérances de toutes tailles, de l’olive à la pastèque.
Les voies sont assez sinueuses mais les lignes sont généralement évidentes à suivre grâce à un équipement assez rapproché.
Mais pas d’affolement, il y a aussi des voies en TA et quelques lignes bien banzaï pour les amateurs.


Les sites de couennes
La région autour de Cassis et La Ciotat, c’est aussi plusieurs sites de couennes plus ou moins classiques d’où émerge la célèbre Etoile noire. Le site Rock’n roll de la fin des années 80, indissociable de Féfé (Fernando Ferreira) qui a modelé (parfois à coup de perfo) cette carrière pour en faire un site jamais démodé.
L’Etoile noire, c’est 50 nuances de grès définissant autant de styles d’escalade : de la pure fissure aux surplombs sculptés et colorés en passant par les murs à réglettes, des trous, des… et même des… oui oui, tout ça et même plus !
Pour en savoir plus sur l’Etoile noire, c’est ICI
Ça s’est passé dans le coin…
Les Falaises Soubeyranes dans toute leur diversité.
Deux vauriens et trois canailles…au Cap Canaille bien sûr.
Escalade en famille dans le décors surpreant du Mugel
Escalade à l’Etoile Noire
Pour grimper un peu plus loin…mais pas trop loin
Voici quelques topos numériques pour grimper dans les régions alentour.
Tous les topos disponibles sur l’application OmegaRoc sont visibles ici: Les topos OmegaRoc