Topo d'escalade dans le Wadi Rum (Jordanie)
Le Topo numérique Wadi Rum
Ce topo présente une sélection de 26 grandes voies ( tirées du topo Rock around the World), idéale pour une première approche de l’escalade dans le Wadi Rum. Voir le contenu du topo
Pour chaque voie vous trouverez les informations indispensables : longueur, difficulté, exposition, matériel à emporter etc… une approche avec plan, un tracé précis sur photo ainsi qu’une description détaillée longueur par longueur.
La quasi totalité des itinéraires proposés sont en TA et un niveau 6a/6b sur coinceur est requis ainsi qu’une bonne expérience de l’escalade en fissure.
Evidemment, ce style d’escalade « sur coinceurs » force à la modestie mais dans les voies présentées, le rocher se prête bien aux protections, notamment le long des belles lignes de fissures. D’autres voies davantage typées « montagne » privilégient la recherche d’itinéraire à la difficulté pure et sont également intéressantes. Elles sont un prolongement des fameuses voies bédouines. Ces « randonnées du vertige » découvertes par les locaux sont la plus belle et sans doute la seule vraie façon de visiter les lieux. Certaines voies d’escalade décrites ici empruntent des voies bédouines pour redescendre et 2 voies bédouines d’accès au sommet du Jebel Rum sont décrites précisément.
L’escalade au Wadi Rum (Jordanie)
Le Wadi Rum est un désert de sable d’où émerge des falaises de grès hautes de plusieurs centaines de mètres aux possibilités d’escalade exceptionnelles. Le site est occupé par l’homme depuis des millénaires comme en atteste les nombreuses peintures rupestres (notamment de l’ère nabatéenne). Plus récemment, les bédouins s’y sont installés et ont découvert de nombreux passages pour aller chasser l’ibex et cueillir des plantes médicinales au cœur des massifs. Ce sont les « voies bédouines ». Puis les premiers grimpeurs occidentaux, les Anglais Howard, Baker, Taylor and Shaw, ont découvert le site en 1984 sur invitation du gouvernement jordanien. Entre le décor de cinéma, l’accueil chaleureux des bédouins et la qualité du rocher qui laissait entrevoir tant de lignes évidentes, ils avaient ouvert la porte de leur Paradis. En moins de 10 ans, plus de 300 itinéraires étaient tracés, pour la plupart entièrement sur protections naturelles. Quelques ouvertures plus récentes ont fait appel aux spits avec parcimonie pour pouvoir forcer le passage dans des murs plus compacts mais ces voies équipées restent des exceptions et ici, il faut savoir manier les coinceurs pour se faire plaisir. Le Wadi Rum est une destination incontournable pour le grimpeur voyageur.
Le rocher
Le grès du Wadi Rum incite naturellement à la prudence mais reste globalement solide dans les voies classiques. Cette matière merveilleuse à la texture et aux formes exceptionnelles est une invitation à l’escalade.
Attention après la pluie (très rare), le grès devient beaucoup plus cassant tel une éponge (attendre une journée avant de grimper).
L’engagement
Fidèle à ses origines, Tony Howards, le découvreur du site en 1984 a de suite opté pour le trad’ pur et dur. Durant la période 1985 / 1995, plusieurs autres grimpeurs comme Wilfried Colonna, les frères Remy ou encore Precht et Haupolter ont ouvert la plupart des voies en respectant ce choix éthique. Plus récemment, d’autres grands noms, attirés par la beauté de l’escalade dans la région, ont ouvert quelques lignes, utilisant parfois des spits pour « forcer le passage » dans les murs compacts. Ces voies sont des cas isolés et n’altèrent en général pas l’engagement des voies antérieures.
L’escalade sur coinceurs requiert une certaine expérience acquise à force de pratique. Il faut à la fois être capable de bien se protéger, savoir « lire » l’itinéraire, apprécier la qualité du rocher pour ne pas « tirer sur n’importe quoi » et pouvoir gérer une retraite si nécessaire. Dès lors, débuter l’escalade sur coinceurs au Wadi Rum est totalement exclus compte tenu de la particularité du site : le rocher peut être de mauvaise qualité si l’on sort de la voie, et on ne peut compter que sur son groupe pour un éventuel secours.
Infos pratiques pour l’escalade
Saisons propices:
De Octobre à Avril: La période idéale est de février à fin mars, les jours rallongent et la végétation réapparaît. Novembre est aussi une valeur sûre mais les jours sont courts (de 6h30 à 17h30).
Décembre et janvier sont les mois les plus froids (prévoir un duvet pour 0 °), il peut pleuvoir voire même neiger mais l’escalade reste agréable au soleil. A l’inverse, il est possible de grimper en octobre et avril mais il peut y faire très chaud et on ne pourra envisager l’escalade qu’à l’ombre (les marches d’approche peuvent être usantes).
Approches et descentes
La complexité du massif fait que les approches et descentes ne sont pas toujours évidentes et nécessitent parfois un peu de « flair » malgré la présence de cairns.
En arrivant au Wadi Rum, une reconnaissance préalable est particulièrement conseillée pour se familiariser avec les lieux et ce n’est pas du temps perdu tant le cadre est somptueux. Vous pouvez par exemple faire le tour du Jebel um Ishrin en passant au pied de la Guerre sainte ou encore faire la traversée du Jebel Rum par la Nabatéenne avec un retour par Hamad’s route.
Pour les voies de la sélection, les temps sont donnés en marchant à un rythme « normal », sans courir mais sans tenir compte d’éventuels « fourvoyages » ; prenez de la marge, notamment lors des premières sorties pour apprivoiser les différents secteurs.
Équipement en place
Outre les cordelettes autour des becquets, le « peg-bolt » est une spécialité locale. Il s’agit d’un petit piton en V en acier dur entré en force dans un trou foré, offrant une résistance très satisfaisante. Dans certains cas, le piton a été collé avec de la résine pour améliorer sa tenue dans le temps.
A l’inverse, les pitons « classiques » sont peu fiables.
Les goujons ont une bonne résistance mais leur tenue dans le temps est variable en fonction de la qualité du grès rencontré.
Les scellements sont les ancrages les plus sûrs, ils sont notamment utilisés pour les relais de rappels des voies classiques.
Matériel à emporter
On peut grimper toutes les voies décrites dans le topo avec un bon jeu de câblés et 2 jeux de friends de l’Alien vert (ou Camalot 0,3) jusqu’au Camalot 3, ainsi qu’un 4 et un 5. Dans les petites tailles, les hybrides fonctionnent aussi très bien. Les « dégaines sangle » et sangles doubles seront privilégiées pour éviter le tirage (préférer les sangles plates larges plutôt que les dyneema fines et plus tranchantes sur le grès tendre). Prévoir aussi du strappal ou des gants de fissure bien utiles dans certaines voies ainsi que de la cordelette pour renforcer les relais de rappels (même si les voies décrites ici sont des classiques). Enfin, un brin de rappel « de secours » n’est pas inutile compte tenu du caractère très abrasif du rocher.
Marteau et pitons ne sont pas utiles, sauf si vous envisagez d’aller visiter des voies dures historiques peu fréquentées non décrites ici.
Le « jeu classique » sera composé d’un jeu de câblés, un jeu de friends de l’Alien vert jusqu’au Camalot 3, 12 dégaines dont 5 longues et 5 ou 6 sangles doubles. Tout matériel supplémentaire nécessaire sera précisé.
Pour les approches, privilégiez les chaussures légères et souples avec une bonne adhérence (et une boussole évidemment).
D’autres topos utiles
Le topo « historique » de Tony Howard est réédité de temps en temps mais sans réelle mise à jour. Une nouvelle « bible » est en cours de conception depuis plusieurs années, débutée par Bernard Domenech et poursuivie aujourd’hui par Wilfried Colonna en collaboration avec les bédouins.
En attendant, on trouve au Rest House un livre d’or sur l’escalade à Rum, un bon prétexte pour aller y boire un verre !
Le site de Gilles Rappeneau, très fourni en voies bédouines : http://wadiram.userhome.ch
Infos générales
Infos mises à jour en 2017 Langue : Arabe (une grande partie de la population parle ou comprend l’anglais) Monnaie : Le « Jordan Dinar ». 1 JD vaut environ 1,31 €. Distributeurs à l’aéroport mais pas au Wadi Rum. Passeport : valide au moins 6 mois après la fin du voyage Visa : pris sur place à l’aéroport (40JD, valable un mois) Fuseau horaire : UTC+1h (été) ou 2h (hiver) Electricité : 220V AC dans le village Communication : réseau téléphonique au village et dans une partie du désert, internet dans les gîtes de Rum (acheter une carte SIM locale à l’aéroport peut être utile pour communiquer dans le désert avec les bédouins) Petites bêtes :moustiques parfois dans le village (prévoir un répulsif), jamais dans le désert. On peut aussi rencontrer scorpions et serpents mais ce n’est pas fréquent. Consommation d’eau :officiellement potable en Jordanie mais il est préférable de la traiter pour éviter les désagréments intestinaux (avoir toujours quelques pastilles sur soi). Secours :il s’agit d’un site relativement isolé sans structure officielle de secours. Mieux vaut être autonome et prévenir ses hôtes qui connaissent bien le massif et pourraient prendre l’initiative d’un secours.Se rendre dans le Wadi Rum
Transport vers la Jordanie En avion jusqu’à la capitale Amman ou Aqaba (plus proche). Vols directs en 4 à 5h depuis l’Europe, pour un prix variant de 400 à 800 € Transport vers le Rum et en Jordanie Les bus locaux sont économiques mais mettent du temps. Le taxi reste la solution la plus efficace (demander le prix de la course avant le départ). Il est possible de partir directement de l’aéroport (même de nuit). Votre hôte au Wadi Rum pourra se charger de réserver un taxi (voir paragraphe Hébergement). Tarifs pour les trajets classiques en taxi (pour 3/4 personnes) : – Amman / Wadi Rum (3 à 4h) : 85 / 90 JD – Aqaba / Wadi Rum (1h) : environ 20JD – Wadi Rum / Petra (1h30) : 35JD – Petra / Amman (3h) : 55JD Pour une fin de séjour touristique, on peut louer une voiture à Aqaba et la ramener à l’aéroport d’Amman (chez Avis par exemple).Sur place
Hébergement
Camp de base incontournable, le village de Rum n’a aucun charme. Il s’est même dégradé ces dernières années mais l’accueil de vos hôtes compense largement.
Il y a quelques années, l’essor du tourisme au Wadi Rum a entraîné une multiplication de camps tenu par les bédouins dans le désert mais leur fréquentation est désormais très ponctuelle.
Quelques bédouins ont aussi aménagé des pièces dans leur maison au village spécialement pour les grimpeurs, c’est la solution la plus agréable et chaleureuse. On trouve en général une chambre avec des matelas au sol (pour 4 à 8 personnes), sanitaire et douche et un « réfectoire » ou une tente bédouine où sont servis les repas, souvent très copieux. Les prix varient en fonction des hôtes et du nombre de personnes (3 à 5 JD la nuit, 15 à 30 JD la demi-pension).
Parmi d’autres, ces 2 bonnes adresses :
– Ali Hamad Zalabia : www.wadirumdesertjo.com
– Atayek Hamad Al-Zalabea (le frère d’Ali) : www.wildbedouinlife.com/
A noter : votre hôte sera considéré localement comme votre guide « officiel » et il faudra voir en priorité avec lui pour les transferts dans le désert ou pour passer quelques jours dans un camp ou dans le désert (par exemple à Barrah Canyon).
Enfin, le Rest House à l’entrée du village est tenu par des jordaniens et propose un hébergement de type camping (tentes bédouines, sanitaires et douches disponibles, 5 JD la nuit).
Restauration / Alimentation
L’offre de restauration dans le village s’est appauvrie au fil des années et il ne reste désormais que la Rest House (en plus de votre hôte) ; c’est le seul endroit où trouver de la bière et il est aussi possible d’y prendre petit déjeuner et repas.
Pour faire ses courses, il y a dans Rum plusieurs petites épiceries aux prix fluctuants et parfois à négocier. La dernière boutique sur la rue « centrale » en allant vers le désert est une bonne adresse mais vos hôtes peuvent vous en indiquer d’autres ; en revanche, évitez l’épicerie en entrée de bled juste après la Rest House qui pratique des prix excessifs.
On trouve un peu de tout dans ces épiceries, pains galettes, sardines, fruits et légumes, biscuits variés et pates chinoises pour des bivouacs dans le désert (un pique-nique pour 4 personnes coûte moins de 10 JD).
A emporter d’Europe : prévoir quelques vivres de course pour compléter les produits locaux ainsi qu’un thermos (vos hôtes pourront vous fournir de l’eau chaude) et un réchaud et une gamelle en cas de bivouac dans le désert.
Extras
Aqaba : véritable porte d’entrée de la mer rouge, une bonne manière d’occuper un jour de repos pour découvrir des fonds sous-marins exceptionnels.
Petra : cette citée antique troglodyte unique au monde mérite le détour malgré un prix d’entrée élevé (50 JD).
La Mer Morte : pour le délire d’aller flotter dans cette eau hyper salée…